Publié le 12 avril 2024

Si vos utilisateurs se perdent sur votre site, le problème n’est pas le manque de contenu, mais un défaut de son « GPS interne ».

  • L’architecture de l’information est la carte, les menus sont les routes principales et le fil d’Ariane indique votre position en temps réel.
  • Cacher votre navigation principale sur ordinateur ou utiliser des intitulés vagues comme « Nos solutions » augmente la charge cognitive et frustre l’utilisateur.

Recommandation : Auditez chaque élément de votre navigation (menus, libellés, recherche) pour vous assurer qu’il répond aux trois questions clés de l’utilisateur : Où suis-je ? Où puis-je aller ? D’où est-ce que je viens ?

Vous avez passé des semaines, voire des mois, à créer un contenu de qualité pour votre site web. Chaque page est peaufinée, chaque information est présente. Pourtant, l’analyse de vos données révèle une réalité frustrante : les utilisateurs abandonnent leur parcours, le taux de rebond est élevé et les retours clients mentionnent souvent qu’ils « ne trouvent pas » ce qu’ils cherchent. Cette situation est symptomatique d’un problème bien plus profond qu’une simple liste de liens mal organisée. Le mal réside dans la conception même du système nerveux de votre site : sa navigation.

On pense souvent résoudre ce problème en se concentrant sur des aspects esthétiques ou en appliquant des « bonnes pratiques » génériques comme « simplifier le menu ». Mais si la véritable clé n’était pas de voir la navigation comme une simple carte, mais plutôt comme un GPS interactif ? Un bon GPS ne se contente pas de montrer une carte statique. Il vous localise activement (« Vous êtes ici »), vous propose des destinations claires (« Où puis-je aller ? ») et vous permet de retracer votre chemin ou d’en changer (« D’où est-ce que je viens ? »). C’est ce système de guidage cognitif qui manque à la plupart des sites où les utilisateurs se sentent perdus.

Cet article adopte cette perspective d’architecte de l’information. Nous allons déconstruire les éléments de votre navigation pour les analyser non pas comme des liens isolés, mais comme les composantes interdépendantes d’un système de guidage. De la structure fondamentale de votre site à la formulation de chaque intitulé, nous verrons comment chaque détail contribue à construire un GPS interne fiable pour vos visiteurs, transformant ainsi la frustration en une expérience fluide et intuitive.

Pour naviguer avec aisance à travers les principes d’une conception de site réussie, cet article est structuré pour vous guider pas à pas. Le sommaire ci-dessous vous donnera une vue d’ensemble des étapes clés que nous allons explorer ensemble.

L’architecture de l’information : l’art de ranger votre site web pour que vos utilisateurs ne se perdent jamais

Avant même de penser à la couleur d’un bouton ou au design d’un menu, il faut dessiner le plan de la maison. L’architecture de l’information (AI) est cette étape fondamentale qui consiste à organiser, structurer et hiérarchiser le contenu de votre site. C’est le squelette invisible qui soutient toute l’expérience utilisateur. Si ce squelette est mal conçu, aucune chirurgie esthétique (UI) ne pourra sauver le patient. Une bonne AI permet à l’utilisateur de se créer une carte mentale de votre site, de comprendre instinctivement où il se trouve et où il peut trouver l’information. Sans elle, c’est comme entrer dans une immense bibliothèque où les livres sont jetés au hasard par terre.

Photo minimaliste d'une bibliothèque moderne avec organisation géométrique des étagères

La clé d’une AI réussie est de penser comme vos utilisateurs, et non selon votre organigramme interne. Vos catégories de produits ou services doivent correspondre à leurs besoins et à leur langage, pas à vos départements. Pour y parvenir, des techniques comme le tri de cartes (card sorting) sont extrêmement efficaces. Cela implique de demander à de vrais utilisateurs de regrouper vos contenus dans des catégories qui leur semblent logiques. Cette approche centrée sur l’utilisateur est cruciale pour créer une structure prédictible et intuitive. En matière de SEO, cette clarté est également primordiale, car Google recommande une structure hiérarchique pour un référencement naturel efficace, la considérant comme l’organisation logique d’un site par ordre d’importance.

Une structure hiérarchique claire, souvent matérialisée par une arborescence pyramidale, garantit que les pages les plus importantes sont accessibles en peu de clics depuis la page d’accueil. Cette organisation facilite non seulement la vie de l’utilisateur, mais aussi celle des robots de Google, qui peuvent alors mieux comprendre les relations entre vos pages et distribuer l’autorité (le « PageRank ») de manière optimale. En créant des pages de renvoi qui agissent comme des nœuds centraux, vous renforcez cette distribution d’autorité et améliorez la visibilité de l’ensemble du site.

Les 4 types de menus que tout site web devrait avoir (et comment bien les utiliser)

Si l’architecture de l’information est le plan de la ville, les menus en sont les panneaux de signalisation et les grands axes routiers. Ils sont les outils de navigation les plus visibles et les plus utilisés. Cependant, tous les menus n’ont pas la même fonction. Penser qu’une seule barre de navigation principale suffit est une erreur. Un site web bien conçu s’appuie sur un système de quatre types de menus complémentaires, chacun répondant à un besoin spécifique de l’utilisateur.

  1. La navigation principale (ou globale) : C’est l’autoroute de votre site. Située en haut de page, elle doit présenter les 5 à 7 catégories les plus importantes de votre contenu. Elle doit être cohérente et présente sur toutes les pages pour servir de point de repère constant.
  2. La navigation utilitaire : Souvent placée au-dessus ou à côté de la navigation principale, elle regroupe des liens fonctionnels : « Connexion », « Panier », « Contact », « Choix de la langue ». Elle désencombre le menu principal des actions au profit des destinations.
  3. Le pied de page (footer) : C’est le plan détaillé de votre site. Les utilisateurs expérimentés savent qu’ils y trouveront des liens vers des pages secondaires mais importantes : « Qui sommes-nous ? », « Carrières », « Mentions légales », « FAQ », etc.
  4. Le moteur de recherche interne : C’est la voie express pour les utilisateurs qui savent exactement ce qu’ils veulent. Ne le sous-estimez jamais : selon une étude, près de 30% des internautes utilisent la barre de recherche, et ils convertissent 5 à 6 fois plus que les autres.

L’erreur commune est de surcharger la navigation principale. Il faut au contraire la considérer comme une vitrine stratégique. Pour les sites au contenu riche, l’utilisation de sous-menus ou de méga-menus peut être une solution élégante pour dévoiler la profondeur de l’architecture sans alourdir l’interface. L’assureur Direct Line a par exemple vu ses conversions augmenter de 12% simplement en ajoutant un sous-menu pour clarifier ses offres. Chaque menu a donc un rôle précis dans le guidage de l’utilisateur, et leur articulation intelligente crée une expérience de navigation fluide et sans effort.

Le fil d’Ariane : le petit détail de navigation que vos utilisateurs adorent (et que Google apprécie aussi)

Dans notre métaphore du GPS, le fil d’Ariane (ou « breadcrumb ») est le point bleu lumineux qui vous dit : « Vous êtes ici ». C’est un outil de navigation secondaire, souvent sous-estimé, qui matérialise le chemin parcouru par l’utilisateur depuis la page d’accueil jusqu’à sa position actuelle. Il répond de manière instantanée et visuelle à la question fondamentale « Où suis-je ? ». En un coup d’œil, l’utilisateur comprend la structure du site et sa propre place dans la hiérarchie. Pour un visiteur atterrissant directement sur une page profonde depuis un moteur de recherche, c’est une bouée de sauvetage qui lui permet de s’orienter et de remonter aux catégories parentes pour explorer davantage.

Macro photographique d'un circuit imprimé moderne avec tracés lumineux représentant les chemins de navigation

L’avantage du fil d’Ariane est double. Pour l’utilisateur, il réduit le nombre de clics nécessaires pour remonter dans l’arborescence, diminuant ainsi la charge cognitive et le sentiment d’être perdu. Il offre un sentiment de contrôle et de sécurité, des éléments essentiels à une bonne expérience. Pour les moteurs de recherche, c’est également un atout précieux. Google utilise le fil d’Ariane pour mieux comprendre la structure de votre site. Il peut même l’afficher directement dans les résultats de recherche (SERP), remplaçant l’URL par un chemin plus lisible, ce qui améliore la visibilité et le taux de clics.

Il existe principalement trois types de fils d’Ariane : basés sur la hiérarchie (le plus courant et recommandé), basés sur l’historique (le chemin exact emprunté par l’utilisateur) et basés sur les attributs (pour les sites e-commerce, montrant les filtres appliqués). Pour la majorité des sites, le fil d’Ariane hiérarchique est le plus pertinent. Il doit montrer le chemin complet, rendre chaque niveau parent cliquable, et ne pas inclure la page actuelle comme un lien. Ce petit détail, discret mais puissant, est une marque de respect envers l’utilisateur et un signal positif envoyé à Google. L’ignorer, c’est comme donner un GPS sans la fonction de localisation.

« Nos solutions » ne veut rien dire : l’art de rédiger des intitulés de liens que vos utilisateurs comprennent instantanément

Vous pouvez avoir la meilleure architecture du monde et les menus les mieux placés, si les intitulés de vos liens sont vagues, vous érigez des panneaux de signalisation illisibles. Des termes comme « Nos solutions », « Produits », « Services » ou « Ressources » sont des fléaux pour l’expérience utilisateur. Ils forcent le visiteur à cliquer pour comprendre ce qui se cache derrière, augmentant sa charge cognitive et son impatience. Le principe fondamental d’un bon intitulé est la prédictibilité : l’utilisateur doit pouvoir prédire avec une quasi-certitude ce qu’il trouvera sur la page de destination avant même de cliquer. Chaque clic doit être une confirmation, pas une supposition.

Pour rédiger des intitulés efficaces, mettez-vous à la place de votre client. Quel mot utiliserait-il pour décrire ce qu’il cherche ? Au lieu de « Nos solutions », préférez « Logiciels pour experts-comptables ». Remplacez « Services » par « Accompagnement SEO pour PME ». Soyez spécifique. Une bonne méthode consiste à utiliser la structure « Verbe d’action + Bénéfice » ou « Cible + Sujet ». Par exemple, « Découvrir nos formations » est plus engageant que « Formations ». Il faut aussi respecter la loi de Miller, un principe psychologique qui suggère que notre mémoire à court terme ne peut gérer qu’environ 7 (plus ou moins 2) éléments à la fois. Cela ne signifie pas qu’il faut se limiter à 7 liens, mais qu’il faut regrouper l’information en blocs logiques pour ne pas submerger l’utilisateur.

Cette exigence de clarté est d’autant plus cruciale que le public est vaste. En France, 50,6 millions d’internautes, soit 79% des Français, consultent chaque mois au moins un des sites du top 20 e-commerce. Sur une audience aussi large, le plus petit dénominateur commun est la clarté. Le jargon interne, les acronymes non expliqués et les termes marketing creux sont à proscrire. La meilleure façon de valider vos intitulés est de les tester. Des outils d’A/B testing permettent de comparer différentes formulations et de choisir celles qui génèrent le plus de clics et le meilleur engagement. Un bon intitulé est un micro-contrat de confiance avec votre utilisateur. Ne le trahissez pas.

Plan d’action : Audit de la clarté de vos intitulés de navigation

  1. Inventaire des points de contact : Listez tous les menus (principal, footer, latéral) et les liens de navigation clés de votre site.
  2. Collecte des libellés actuels : Pour chaque menu, relevez les intitulés exacts utilisés (ex: « Solutions », « À propos », « Blog »).
  3. Test de la prédictibilité : Pour chaque libellé, demandez à une personne externe (qui ne connaît pas votre site) ce qu’elle s’attend à trouver en cliquant. Notez les écarts entre l’attente et la réalité.
  4. Confrontation au langage client : Comparez vos libellés aux mots-clés utilisés par vos clients dans vos emails, chats de support ou dans les moteurs de recherche (via Google Search Console). Sont-ils alignés ?
  5. Plan de réécriture : Priorisez les libellés les plus vagues ou trompeurs. Reformulez-les en étant spécifique, en utilisant le langage de vos clients et en décrivant la destination ou le bénéfice.

Le « menu hamburger » sur desktop est une très mauvaise idée : pourquoi vous ne devriez jamais cacher votre navigation principale

Le menu hamburger, cette icône composée de trois barres horizontales, est une solution de conception brillante… pour les écrans mobiles. Face au manque d’espace, il permet de regrouper la navigation de manière élégante. Le problème survient lorsque cette convention est paresseusement transposée sur les sites pour ordinateurs de bureau (« desktop »). Cacher la navigation principale derrière une icône sur un grand écran est une aberration en termes d’utilisabilité. C’est l’équivalent de ranger la carte routière dans la boîte à gants alors que vous êtes en train de conduire. Cela va à l’encontre d’un principe fondamental de l’UX : la visibilité et la découvrabilité.

La logique mobile est claire : une étude d’Usabilis de 2024 montre que les Français privilégient la connexion à internet via leur smartphone (86% en 2023), justifiant des interfaces adaptées. Cependant, sur desktop, l’espace n’est pas une contrainte. Afficher les options de navigation principales permet à l’utilisateur de comprendre l’étendue du site en un coup d’œil, sans avoir à effectuer une action supplémentaire. Le menu hamburger, lui, impose un clic pour découvrir les options. Cela augmente la charge cognitive et rend le contenu « hors de vue, hors de l’esprit ». Si un utilisateur ne voit pas un lien vers une section, il y a de fortes chances qu’il n’y pense même pas. De nombreuses études ont montré que l’utilisation d’un menu hamburger sur desktop réduit l’engagement, le temps passé sur le site et le taux de clics sur les éléments de navigation.

Ce tableau comparatif illustre clairement pourquoi un menu visible est presque toujours supérieur à un menu hamburger sur un écran d’ordinateur.

Comparaison de l’impact UX entre menu hamburger et menu visible sur desktop
Critère Menu Hamburger Menu Visible
Visibilité Caché par défaut Toujours visible
Charge cognitive Élevée (il faut cliquer pour découvrir) Faible (les options sont visibles)
Accessibilité Problématique (clic supplémentaire) Optimale (accès direct)
Taux de clics Faible Élevé

Le désir d’un design minimaliste ne doit jamais se faire au détriment de la fonctionnalité. Une navigation visible n’est pas un encombrement, c’est un service rendu à l’utilisateur. En cachant vos options principales, vous sacrifiez la clarté et l’efficacité pour une esthétique mal comprise, créant une barrière inutile entre vos visiteurs et votre contenu.

Votre moteur de recherche interne est-il votre meilleur vendeur ou votre pire ennemi ?

Le moteur de recherche de votre site est souvent le parent pauvre de l’expérience utilisateur. On le considère comme une simple fonctionnalité à cocher, sans réaliser son potentiel immense ou le danger qu’il représente s’il est mal conçu. Pour un utilisateur qui sait ce qu’il veut, ou pour celui qui est déjà perdu dans votre arborescence, la barre de recherche est la dernière porte de sortie. Si cette porte mène à une page vide (« 0 résultat ») ou à des résultats non pertinents, la frustration est maximale et l’abandon quasi certain. À l’inverse, un moteur de recherche performant est votre meilleur vendeur : il guide instantanément le client vers le produit désiré, suggère des alternatives et accélère la conversion.

Étude de cas : La puissance de la recherche optimisée chez Booking.com

Booking.com est un exemple magistral d’une entreprise qui a fait de son moteur de recherche le cœur de son réacteur. La plateforme ne se contente pas de chercher un lieu ; elle propose des suggestions intelligentes, gère les fautes de frappe, offre des filtres multiples et pertinents (prix, notes, équipements…). Cette obsession pour l’efficacité de la recherche n’est pas un hasard. En période pré-estivale, cette stratégie a permis au site de voir son nombre de visiteurs uniques mensuels progresser de 1 million en France, démontrant que faciliter la découverte est directement corrélé à la croissance de l’audience et, in fine, des revenus.

Dans un marché e-commerce français qui devrait dépasser les 175 milliards d’euros en 2024 selon la FEVAD, chaque interaction compte. Un bon moteur de recherche interne doit posséder plusieurs qualités : être bien visible, proposer de l’auto-complétion pour guider l’utilisateur, gérer les synonymes et les fautes d’orthographe, et surtout, ne jamais retourner une page vide. Si une recherche ne donne aucun résultat, il faut au moins proposer des produits similaires, des catégories populaires ou un moyen de contacter le support. Analyser les requêtes effectuées sur votre moteur de recherche est une mine d’or : cela vous révèle avec les propres mots de vos clients ce qu’ils cherchent et ne trouvent peut-être pas.

Ignorer l’optimisation de sa recherche interne, c’est comme avoir un magasin avec des vendeurs qui ignorent les clients ou les envoient dans le mauvais rayon. C’est un sabotage commercial qui coûte cher en chiffre d’affaires et en fidélisation.

Ne gaspillez pas le temps de Google : comment optimiser votre « budget de crawl » pour que vos pages stratégiques soient découvertes plus vite

L’expérience utilisateur ne concerne pas que les humains. Elle s’applique aussi aux robots des moteurs de recherche, comme Googlebot. Google alloue un temps limité pour explorer chaque site web, ce qu’on appelle le « budget de crawl ». Si votre site est un labyrinthe de liens cassés, de redirections en chaîne ou de pages sans valeur, Googlebot va gaspiller ce temps précieux et risque de ne jamais découvrir vos pages les plus importantes. Une bonne architecture de l’information, avec une structure claire et un maillage interne logique, est la meilleure façon de guider Googlebot vers votre contenu stratégique.

slug »: « architecture-information-structure-hierarchique »

L’optimisation du budget de crawl consiste à faciliter le travail de Google. Cela passe par plusieurs actions concrètes. D’abord, utilisez un fichier `robots.txt` pour interdire l’accès aux zones non pertinentes (pages de résultats de recherche interne filtrés, paniers, comptes clients…). Ensuite, assurez-vous que votre fichier `sitemap.xml` est à jour et ne contient que les URL canoniques et importantes que vous souhaitez voir indexées. Enfin, soignez votre maillage interne : chaque page importante doit recevoir des liens depuis d’autres pages pertinentes de votre site. Les pages profondes, orphelines de tout lien, ont très peu de chances d’être explorées.

Cette optimisation a un impact direct sur votre SEO. En guidant Google vers vos pages clés, vous accélérez leur indexation et leur prise en compte dans les classements. Cela est d’autant plus important que Google valorise de plus en plus l’expérience utilisateur réelle via les Core Web Vitals. En effet, une des nouvelles métriques, l’INP (Interaction to Next Paint), a remplacé le FID en mars 2024. Elle mesure la réactivité globale d’une page aux interactions. En vous assurant que Google explore et indexe rapidement vos pages les plus performantes, vous maximisez vos chances d’être bien évalué sur ces critères techniques cruciaux. Ne pas optimiser son budget de crawl, c’est comme inviter quelqu’un chez soi en lui donnant une mauvaise adresse et en espérant qu’il trouve le chemin tout seul.

À retenir

  • Pensez votre navigation comme un GPS qui doit constamment répondre aux questions de l’utilisateur : Où suis-je ? Où puis-je aller ? Comment revenir ?
  • Chaque élément de navigation (menu, fil d’Ariane, recherche, intitulé) n’est pas une option, mais un composant essentiel de ce système de guidage.
  • La clarté et la prédictibilité doivent primer sur l’esthétique minimaliste. Une navigation visible et des intitulés spécifiques sont toujours plus efficaces.

Un beau site qui ne fonctionne pas est une sculpture inutile : pourquoi l’expérience utilisateur (UX) doit être le point de départ de tout projet web

Nous arrivons au cœur de notre réflexion. Un site web peut être visuellement magnifique, avec des animations spectaculaires et des photos sublimes, mais s’il est impossible de s’y retrouver, il échoue à sa mission première. C’est une sculpture que l’on admire, mais que l’on ne peut pas utiliser. L’expérience utilisateur (UX) n’est pas la cerise sur le gâteau ; c’est la recette du gâteau. Elle doit être le point de départ et le fil conducteur de tout projet web, bien avant de choisir une palette de couleurs (qui relève de l’UI, l’interface utilisateur). L’UX s’intéresse au « comment ça marche ? », tandis que l’UI se concentre sur le « à quoi ça ressemble ? ». Une navigation intuitive est la colonne vertébrale d’une bonne UX.

L’enjeu est colossal, car une bonne expérience a un impact direct sur la perception de votre marque et sur vos résultats. Comme le souligne une étude d’Epsilon, le lien entre personnalisation et acte d’achat est puissant :

80% des consommateurs sont plus enclins à acheter auprès d’une marque qui offre une expérience personnalisée.

– Epsilon, Étude sur la personnalisation

Une navigation qui guide l’utilisateur vers ce qui l’intéresse est une forme essentielle de personnalisation. C’est un service qui dépasse la simple transaction. D’ailleurs, les chiffres de la Fevad confirment cette tendance de fond : en France, près de 88% des acheteurs en ligne reconnaissent l’impact positif du e-commerce sur leur vie quotidienne. Cet impact positif ne vient pas seulement de la disponibilité des produits, mais de la facilité et du plaisir à les trouver. Un site qui respecte le temps de son utilisateur et le guide sans friction crée un sentiment de confiance et de satisfaction qui rejaillit sur toute la marque.

En définitive, investir dans une architecture de l’information solide et une navigation claire n’est pas une dépense, c’est l’investissement le plus rentable que vous puissiez faire. C’est la garantie que votre contenu sera trouvé, que vos produits seront achetés et que vos utilisateurs reviendront. La prochaine fois que vous envisagerez une refonte, ne commencez pas par demander « Comment le rendre plus beau ? », mais plutôt « Comment le rendre plus clair ? ». La réponse à cette question est la fondation de tout succès en ligne.

Il est temps de déployer le GPS de votre site. Commencez dès aujourd’hui par un audit complet de votre navigation en utilisant les principes et outils décrits dans cet article pour transformer l’expérience de vos utilisateurs.

Rédigé par Camille Garnier, Camille Garnier est une designer UX/UI avec 8 ans d'expérience, spécialisée dans la conception d'interfaces centrées sur l'utilisateur. Sa démarche unique combine une formation en psychologie cognitive avec une expertise pointue en design d'interaction.