Publié le 16 mai 2024

Contrairement à la croyance populaire, la sauvegarde fournie par votre hébergeur n’est pas une assurance-vie, mais un pari risqué.

  • Une sauvegarde stockée au même endroit que votre site est vulnérable aux catastrophes physiques (incendie, inondation).
  • Une sauvegarde non testée est une « sauvegarde fantôme » : vous n’avez aucune garantie qu’elle fonctionnera le jour J.

Recommandation : Adoptez immédiatement la stratégie 3-2-1 et considérez toute sauvegarde non externalisée et non vérifiée comme inexistante.

Vous possédez un site web et vous dormez sur vos deux oreilles. Après tout, votre hébergeur, souvent français et réputé, inclut un service de « sauvegarde automatique ». Vous pensez être à l’abri. C’est une illusion confortable, et dangereuse. Beaucoup d’entreprises partageaient cette même confiance jusqu’au matin du 10 mars 2021, lorsque l’incendie du datacenter d’OVHcloud à Strasbourg a réduit en cendres leurs données, et pour certaines, leur activité. Cet événement a été un électrochoc brutal pour l’écosystème numérique français, révélant une vérité que tout expert en survie numérique martèle : une sauvegarde qui n’est pas sous votre contrôle total, externalisée et régulièrement testée, n’est pas une sauvegarde. C’est une simple copie, une « sauvegarde fantôme » qui vous donne une fausse sensation de sécurité.

L’idée que votre prestataire s’occupe de tout est la plus grande menace pour la pérennité de votre business en ligne. Les sauvegardes de votre hébergeur sont souvent limitées en rétention, stockées sur la même infrastructure que votre serveur principal et leur restauration peut être un processus opaque et lent au moment le plus critique. Face à une panne matérielle majeure, une cyberattaque sophistiquée comme un ransomware, ou une simple erreur humaine désastreuse, cette unique ligne de défense s’effondre. La seule approche professionnelle et viable ne consiste pas à espérer que rien n’arrivera, mais à construire une forteresse numérique capable de résister au pire scénario. Cette forteresse a un nom : la règle du 3-2-1. Ce n’est pas une option, c’est la seule stratégie de survie que vous devez connaître.

Cet article n’est pas un simple guide technique. C’est un plan de bataille. Nous allons disséquer la règle du 3-2-1, non pas comme un concept abstrait, mais comme une série d’actions concrètes pour rendre vos données virtuellement immortelles. Nous verrons où stocker ces copies vitales, comment automatiser le processus pour qu’il devienne infaillible, et surtout, comment vérifier que votre plan de secours fonctionne réellement, avant que vous n’en ayez désespérément besoin.

La règle du 3-2-1 : la seule stratégie de sauvegarde que vous devez connaître

N’attendons pas une catastrophe pour apprendre. L’incendie du datacenter OVHcloud de Strasbourg est un cas d’école tragique qui a servi de réveil brutal. Des milliers d’entreprises, certaines hébergeant leurs données et leurs sauvegardes au même endroit, ont tout perdu. Une étude de cas publiée sur l’incendie qui a détruit le datacenter SBG2 montre que la perte de données a été définitive pour ceux qui n’avaient pas de copie externe. La leçon est sans appel : la redondance est la clé de la survie. C’est précisément le principe fondateur de la règle du 3-2-1, une méthode éprouvée et reconnue par tous les experts en sécurité informatique.

Le concept est d’une simplicité redoutable et ne laisse aucune place au hasard. Il se décompose ainsi :

  • 3 copies de vos données : Vous devez posséder l’original de vos données plus deux sauvegardes. Pourquoi trois ? Parce que cela réduit de manière exponentielle la probabilité qu’une défaillance simultanée (panne matérielle, corruption de fichier, erreur humaine) vous fasse tout perdre.
  • 2 supports différents : Vos copies doivent être stockées sur au moins deux types de supports distincts. Par exemple, un disque dur interne (NAS) et un service de stockage dans le cloud. Cela vous protège contre une défaillance liée à un type de technologie spécifique.
  • 1 copie hors site : C’est le point le plus crucial et celui qui aurait sauvé les victimes de l’incendie de Strasbourg. Au moins une de vos sauvegardes doit être stockée dans un lieu géographique différent de votre infrastructure principale. Que ce soit dans le cloud ou sur un autre site physique, cette copie est votre assurance contre les catastrophes locales (incendie, inondation, vol).

Certains experts ajoutent même une couche supplémentaire à cette règle, la transformant en stratégie 3-2-1-0. Le « 0 » final signifie « zéro erreur« . Cela implique une vérification et une surveillance continues de vos sauvegardes pour garantir qu’elles sont non seulement complètes, mais aussi parfaitement restaurables. Une sauvegarde corrompue est aussi inutile qu’une absence de sauvegarde.

Où stocker vos sauvegardes ? Le comparatif des solutions de stockage externalisé

La règle du « 1 hors site » est non négociable, mais elle soulève une question critique : où stocker cette copie externe ? Le choix du fournisseur de stockage cloud n’est pas anodin, surtout pour une entreprise française. Il ne s’agit pas seulement de prix ou d’espace, mais d’une question de souveraineté des données. En effet, des lois extraterritoriales comme le CLOUD Act américain permettent aux autorités américaines de demander l’accès aux données stockées par des entreprises américaines, même si les serveurs sont situés en Europe. Pour une entreprise soucieuse de la confidentialité de ses informations, c’est un risque majeur.

Heureusement, l’écosystème français et européen offre des alternatives robustes qui garantissent que vos données restent sous la juridiction européenne, à l’abri des ingérences étrangères. Choisir un acteur souverain n’est pas une posture politique, c’est une mesure de sécurité stratégique.

Représentation visuelle des datacenters français et européens avec indicateurs de sécurité

Comme cette image le suggère, la protection des données est un enjeu de localisation et de contrôle. Pour y voir plus clair, voici une comparaison des principaux types de solutions, mettant en lumière l’importance du choix d’un fournisseur souverain.

Le tableau suivant, basé sur une analyse des options de cloud souverain, met en évidence les différences fondamentales entre les acteurs français et les géants américains.

Comparatif des solutions cloud françaises vs américaines pour la souveraineté des données
Fournisseur Souveraineté Certification Points forts
OVHcloud Leader historique du cloud en France, certifié SecNumCloud, reconnu par l’ANSSI comme solution souveraine SecNumCloud, HDS, ISO 27001 Met l’accent sur la souveraineté des données, la conformité aux régulations
Scaleway L’alternative la plus complète à AWS pour flexibilité, souveraineté et performance HDS, ISO 50001:2018 Infrastructure complète garantissant une indépendance totale vis-à-vis des infrastructures américaines
AWS/Google Cloud Le CLOUD Act permet aux autorités américaines d’accéder aux données stockées, même si hébergées en Europe Diverses certifications US Services étendus mais soumis aux lois extraterritoriales

Automatisez vos sauvegardes externalisées : les outils qui travaillent pendant que vous dormez

Une stratégie de sauvegarde, aussi brillante soit-elle, est inutile si elle repose sur une intervention humaine. Une sauvegarde manuelle est une sauvegarde que vous oublierez de faire. L’oubli, la procrastination ou une simple urgence suffisent à créer une faille dans votre plan. La seule méthode viable est l’automatisation complète du processus. Vos sauvegardes doivent être créées, vérifiées et envoyées vers leur lieu de stockage externe sans que vous ayez à y penser. C’est la seule façon de garantir une discipline et une régularité à toute épreuve.

Le marché offre une multitude d’outils, adaptés à tous les niveaux de compétence technique. Pour un propriétaire de site web, le choix dépendra de sa plateforme et de son niveau d’autonomie. L’objectif reste le même : configurer le système une fois pour qu’il travaille pour vous 24/7.

  • Solutions intégrées pour débutants : La plupart des hébergeurs français de qualité (comme o2switch ou Infomaniak) proposent des outils de sauvegarde simples à configurer. Ils permettent souvent de planifier des sauvegardes automatiques et parfois de les externaliser vers un autre espace de stockage. C’est un excellent point de départ.
  • Plugins spécialisés (WordPress, etc.) : Des plugins comme UpdraftPlus ou All-in-One WP Migration permettent d’automatiser des sauvegardes complètes (fichiers + base de données) et de les envoyer directement vers des services cloud externes (Google Drive, Dropbox, Amazon S3).
  • Logiciels pour PME et experts : Des solutions comme Acronis ou Veeam offrent des fonctionnalités avancées, notamment des mécanismes d’accélération pour optimiser le transfert des données vers le site distant. Pour les plus techniques, des scripts open-source comme Restic ou BorgBackup permettent une maîtrise totale avec un chiffrement de bout en bout et une automatisation via des tâches cron.

L’automatisation doit s’accompagner d’une politique de rétention intelligente. Vous devez définir combien de versions de vos sauvegardes vous souhaitez conserver et à quelle fréquence. Une sauvegarde quotidienne est la norme pour un site actif. Vous pouvez ensuite définir une rétention (par exemple, conserver 7 sauvegardes journalières, 4 hebdomadaires et 3 mensuelles) pour pouvoir remonter plus loin dans le temps si nécessaire, sans saturer votre espace de stockage.

C’est en quelque sorte l’assurance vie d’une entreprise : en cas d’incident, c’est la sauvegarde qui vous permettra de relancer votre activité

– IT-Connect, Article sur la règle 3-2-1 de sauvegarde

Votre sauvegarde fonctionne-t-elle vraiment ? Pourquoi une sauvegarde non testée est une sauvegarde qui n’existe pas

C’est ici que se joue le véritable moment de vérité. Avoir trois copies sur deux supports dont une hors site est excellent. Mais si au moment de la restauration, vous découvrez que l’archive est corrompue, incomplète ou incompatible, tous vos efforts n’auront servi à rien. Une sauvegarde non testée n’est pas une sauvegarde ; c’est un espoir, une « sauvegarde fantôme ». Le seul moyen de transformer cet espoir en certitude est de procéder à des tests de restauration réguliers. Vous devez simuler le pire scénario dans un environnement contrôlé pour vous assurer que votre plan de secours est opérationnel.

Étude de Cas : Le coût réel d’une sauvegarde défaillante chez Bati Courtage

L’affaire Bati Courtage, suite à l’incendie d’OVH, est une illustration parfaite de ce risque. Les sauvegardes de l’entreprise étaient stockées dans le même datacenter que le serveur principal, les rendant inutilisables. La conséquence ne fut pas seulement une perte de données. Selon une analyse de la condamnation d’OVH à verser plus de 100 000€, le préjudice a été multiple : 38 530€ de préjudice financier direct, 26 472€ de perte d’actif incorporel (la valeur du site), 20 000€ pour l’atteinte à l’image et des milliers d’euros en frais annexes. Ce cas démontre que l’impact financier d’une sauvegarde défaillante dépasse largement le simple coût de reconstruction d’un site.

Technicien informatique effectuant un test de restauration dans un environnement de pré-production

Le processus de test n’a pas besoin d’être excessivement complexe. L’idée est de créer un clone de votre environnement de production (un site de « staging » ou de pré-production, souvent proposé par les bons hébergeurs) et d’y restaurer votre dernière sauvegarde. Vous vérifiez ensuite que tout fonctionne : le site s’affiche, la connexion à la base de données est active, les fonctionnalités clés (comme un processus de commande) sont opérationnelles. Ce test doit être mené à une fréquence définie, par exemple chaque trimestre.

Votre plan d’audit de restauration : la checklist trimestrielle

  1. Planifier le test : Définissez une date récurrente (ex: le premier lundi de chaque trimestre) pour effectuer un test de restauration complet.
  2. Cloner l’environnement : Créez un environnement de staging isolé pour ne pas impacter votre site en production.
  3. Exécuter la restauration : Récupérez votre dernière sauvegarde externalisée et lancez le processus de restauration sur l’environnement de staging.
  4. Vérifier les points de contrôle : Assurez-vous que les pages s’affichent correctement, que la base de données est connectée et que les fonctionnalités essentielles sont opérationnelles.
  5. Documenter et chronométrer : Notez le temps nécessaire à la restauration (votre RTO – Recovery Time Objective) et documentez chaque étape. Cela vous permettra d’améliorer le processus.

Fichiers et base de données : les deux éléments que vous devez absolument sauvegarder (et que beaucoup de gens oublient)

Un site web n’est pas un bloc monolithique. Il est composé de deux éléments fondamentaux et distincts qui doivent impérativement être sauvegardés : les fichiers et la base de données. Oublier l’un de ces deux composants rend votre sauvegarde incomplète et votre site irrécupérable en l’état. L’ampleur de la catastrophe OVH, où selon le cabinet Netcraft près de 3,6 millions de sites web ont été impactés, souligne l’importance de n’omettre aucun élément critique lors d’une sauvegarde.

Beaucoup de propriétaires de sites, par méconnaissance, pensent qu’une simple copie des fichiers via FTP suffit. C’est une erreur grave. La base de données, qui contient tout votre contenu (articles, pages, informations clients, commandes, etc.), vit séparément des fichiers. Elle doit faire l’objet d’un « dump » SQL, une exportation structurée de son contenu, pour être correctement sauvegardée.

Pour être certain de ne rien oublier, voici une liste des éléments critiques à inclure dans votre plan de sauvegarde, en prenant l’exemple des deux CMS les plus populaires, WordPress et PrestaShop :

  • Pour WordPress :
    • Le dossier `wp-content` dans son intégralité (qui contient vos thèmes, plugins et tous vos médias).
    • La base de données MySQL complète.
    • Les fichiers à la racine, notamment `wp-config.php` (qui contient les accès à la base de données) et `.htaccess`.
  • Pour PrestaShop :
    • Les dossiers critiques comme `img/`, `modules/`, `themes/`, et `override/`.
    • La base de données complète, avec toutes ses tables (préfixées par `ps_`).
  • Éléments transverses souvent oubliés :
    • Les fichiers de configuration du serveur (autres directives `.htaccess`, `robots.txt`, certificats SSL).
    • Les données « invisibles » comme les comptes email hébergés sur le même serveur ou la configuration de vos zones DNS.

La rigueur est essentielle. Avant de sauvegarder votre base de données, il est recommandé de lancer une commande comme `mysqlcheck` pour vérifier l’intégrité des tables et s’assurer que la sauvegarde sera saine.

Votre base de données est-elle immortelle ? La checklist de sauvegarde qui pourrait sauver votre entreprise

Considérer la base de données comme un simple fichier à copier est l’une des erreurs les plus coûteuses. C’est le cœur battant de votre activité en ligne. Elle contient vos produits, vos clients, vos commandes, votre contenu. Sa perte n’est pas une simple perte technique, c’est une amputation de votre actif commercial. L’impact va bien au-delà de la reconstruction d’un site. Comme l’ont montré les retours d’expérience après l’incendie d’OVH, les conséquences sont multiples et profondes.

Étude de Cas : L’impact immatériel d’une perte de données pour une PME

Des PME alsaciennes, leaders dans leur secteur, se sont jointes à un recours collectif après avoir perdu leurs données. Leur préjudice n’était pas seulement financier. Elles ont témoigné d’un impact majeur sur leur image de marque et d’une perte de confiance massive de la part de leurs clients. Comme le rapporte un article de France 3 sur le recours collectif, ces entreprises ont vu leur position concurrentielle s’effondrer. Ce cas illustre qu’une sauvegarde de base de données n’est pas qu’une mesure technique, c’est une protection de votre réputation et de votre relation client.

Pour éviter ce scénario, votre checklist de sauvegarde de base de données doit être rigoureuse. Elle doit garantir non seulement la capture des données, mais aussi leur intégrité et leur exploitabilité.

  1. Automatisation du « dump » SQL : Utilisez un script ou un outil pour exporter régulièrement votre base de données dans un fichier `.sql` ou `.sql.gz` (compressé). Ne vous contentez jamais d’une copie des fichiers bruts de la base de données.
  2. Vérification de l’intégrité avant la sauvegarde : Intégrez une commande de vérification des tables (comme `mysqlcheck`) dans votre script pour détecter toute corruption avant qu’elle ne soit sauvegardée.
  3. Chiffrement de la sauvegarde : La sauvegarde de votre base de données contient des informations sensibles. Elle doit être chiffrée avant d’être envoyée vers votre stockage externe.
  4. Test de restauration spécifique : Lors de vos tests trimestriels, ne vous contentez pas de voir si le site s’affiche. Importez la sauvegarde de la base de données sur votre environnement de staging et vérifiez spécifiquement que les données sont présentes et correctes (ex: le dernier article publié, la dernière commande enregistrée).
  5. Gestion de la rétention : Conservez plusieurs versions de vos sauvegardes de base de données (journalières, hebdomadaires) pour pouvoir revenir à un point précis avant une corruption ou une erreur de manipulation.

La base de données n’est pas immortelle. Elle est fragile et précieuse. La traiter avec la discipline qu’elle mérite est une condition sine qua non de la survie de votre activité en ligne.

Votre site a été piraté ? Le plan d’action en 5 étapes pour limiter les dégâts et reprendre le contrôle

Les menaces ne sont pas seulement physiques comme un incendie. Elles sont de plus en plus souvent logiques et malveillantes. Le piratage, et notamment l’attaque par rançongiciel (ransomware), est une réalité tangible pour les entreprises françaises. Bien que le nombre global d’attaques puisse fluctuer, la menace reste à un niveau élevé. Selon l’ANSSI, les PME et les établissements d’enseignement supérieur sont des cibles privilégiées. Une étude récente sur le sujet confirme que l’ANSSI a recensé 144 compromissions par rançongiciel en 2024, un niveau qui démontre la persistance de cette menace.

Dans ce scénario de crise, votre sauvegarde externe et saine devient votre seule porte de sortie. Tenter de « nettoyer » un site infecté sans restauration est une opération longue, coûteuse et souvent vouée à l’échec, car les pirates laissent des « backdoors » (portes dérobées) pour revenir. Avoir un plan d’action clair et une sauvegarde fiable est ce qui distingue une interruption de service de quelques heures d’une catastrophe qui dure des semaines.

Si le pire arrive, voici le plan d’action en 5 étapes, inspiré des recommandations du CERT-FR, à dérouler sans paniquer :

  1. Étape 1 : Isoler le système. La toute première action est de mettre votre site en mode maintenance et de l’isoler du réseau pour stopper la propagation de l’attaque et protéger vos visiteurs.
  2. Étape 2 : Identifier une sauvegarde saine. C’est ici que votre politique de rétention prend tout son sens. En analysant les logs de votre serveur, vous devez identifier la date et l’heure de l’infection pour choisir une sauvegarde qui date d’avant l’incident.
  3. Étape 3 : Notification légale (si nécessaire). En France, si vous constatez qu’il y a eu une fuite de données personnelles (fichiers clients, etc.), vous avez l’obligation légale de notifier la CNIL dans les 72 heures.
  4. Étape 4 : Préparer un environnement propre. Ne restaurez jamais sur un environnement potentiellement encore compromis. L’idéal est de repartir d’une installation entièrement neuve sur votre serveur (après l’avoir réinitialisé) ou un nouvel hébergement.
  5. Étape 5 : Restaurer et sécuriser. Restaurez vos fichiers et votre base de données à partir de la sauvegarde saine identifiée. Immédiatement après la restauration, changez tous les mots de passe (admin, FTP, base de données) et mettez à jour tous les composants (CMS, thèmes, plugins) à leur dernière version.

Sans une sauvegarde testée et externalisée, ce plan d’action est tout simplement inapplicable. Vous êtes alors à la merci du pirate.

À retenir

  • La règle 3-2-1 n’est pas une option : C’est le standard minimum absolu pour toute stratégie de sauvegarde sérieuse (3 copies, 2 supports, 1 hors site).
  • Une sauvegarde non testée est une sauvegarde qui n’existe pas : La seule certitude vient de tests de restauration réguliers dans un environnement contrôlé.
  • La souveraineté est une mesure de sécurité : Choisir un fournisseur de stockage cloud français ou européen vous protège du CLOUD Act américain et garantit la confidentialité de vos données.

La sécurité et la maintenance ne sont pas des options, ce sont l’assurance-vie de votre business en ligne

L’incendie d’OVHcloud a marqué un tournant. Comme l’a déclaré Arnaud de Bermingham, président de Scaleway : « Plus rien ne sera pareil dans notre industrie ». Cette phrase résume un changement de paradigme fondamental. La sécurité, la maintenance et une stratégie de sauvegarde robuste ne peuvent plus être considérées comme des centres de coût ou des tâches techniques secondaires. Elles sont le fondement même de la continuité et de la valeur d’une entreprise numérique. Elles constituent votre assurance-vie numérique.

Penser la sauvegarde de cette manière change complètement la perspective. Ce n’est plus une dépense, mais un investissement stratégique. D’ailleurs, ce niveau de préparation a un impact direct sur d’autres aspects de votre gestion des risques. Avoir un Plan de Reprise d’Activité (PRA) documenté, basé sur une stratégie 3-2-1 éprouvée, est aujourd’hui un prérequis pour souscrire à une assurance cyber-risques à un tarif raisonnable. Les assureurs veulent des preuves de votre résilience avant de vous couvrir.

En fin de compte, la question n’est pas de savoir *si* un incident se produira, mais *quand*. Qu’il s’agisse d’une panne matérielle, d’une erreur humaine, d’un piratage ou d’une catastrophe naturelle, votre capacité à vous relever rapidement et sans perte de données dépendra uniquement de la discipline et de la rigueur que vous aurez appliquées *avant* la crise. La tranquillité d’esprit n’a pas de prix, mais elle a une méthode : 3-2-1. Ignorer cette méthode, c’est sciemment laisser la survie de votre entreprise entre les mains du hasard.

Il est temps d’arrêter de jouer à la roulette russe. Auditez dès maintenant votre stratégie de sauvegarde actuelle à l’aune de la règle 3-2-1 et mettez en place les actions correctives qui s’imposent. C’est l’investissement le plus rentable que vous ferez pour l’avenir de votre activité en ligne.

Rédigé par David Bernard, David Bernard est un consultant SEO technique et expert en performance web avec 12 ans d'expérience dans l'audit et l'optimisation de sites web. Il se spécialise dans le diagnostic des problèmes de vitesse et d'indexation pour maximiser la visibilité organique.